L’âme d’un pays

« – Comment fais-tu Loedi pour jouer de la musique sur cette harpe cassée ?

– J’y arrive car la musique que je joue représente l’âme d’un pays: c’est l’hymne ukrainien.

– Je ne comprends pas…

– À l’image de cette harpe, même si tout est détruit, pillé et ravagé autour de toi, n’oublie jamais que l’âme d’un pays et celles de ses héros sont immortelles… Garde espoir Choco, garde foi en l’avenir.  »

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Душа страны

« – Как играть музыку на этой сломанной арфе?

– Я делаю это потому, что музыка, которую я играю, представляет собой душу страны: это гимн.

– Я не понимаю…

Подобно этой арфе, даже если все вокруг разрушено, разграблено и опустошено, никогда не забывайте, что душа страны и ее герои бессмертны… Сохраняйте надежду, Чоко, сохраняйте веру в будущее. »

PS: Pourquoi Kharkiv et non une autre ville ukrainienne ? Car le dessin est réalisé d’après une photo. Celle d’Alina qui est partie de chez elle lorsque un obus est tombé devant sa maison. Elle vit aujourd’hui à Paris et tente de garder espoir en l’avenir.

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Почему Харьков, а не другой украинский город? Потому что рисунок основан на фотографии. Алина покинула свой дом, когда перед ее домом упал снаряд. Сейчас она живет в Париже и пытается сохранить надежду на будущее.

 

Il était une fois… au café Léonard

Il était une fois… au café Léonard, une joyeuse bande de dessinateurs et artistes amateurs qui aimaient partager leur passion.

« -Tu vois Choco, c’est plus motivant de dessiner à plusieurs. Et autour d’un café, c’est sympa ! Il me tarde de découvrir les dessins des uns et des autres !

– Oui Loedi ! J’ai faim… N’y a t’il pas un biscuit pour moi à côté de ton café ?

– « Soupir ». Tu as toujours faim Choco… et non il n’y a pas de biscuit. »

Le Dahus Rupicapta Vacca Montanus

Loedi se promenait dans la Grande Galerie de l’Evolution du Jardin des Plantes de Paris. Émerveillée par la diversité des espèces, elle ne s’aperçut de l’absence de Choco qu’au bout de plusieurs heures. Prise d’un mauvais pressentiment, elle partit à sa recherche en pressant le pas.

Arrivée près de l’entrée, elle se figea de stupeur devant une immense créature à l’apparence surprenante: Un animal à plumes et à poils, avec des cornes, des pattes arrière d’éléphant et une longue queue de ouistiti ! Effrayée, Loedi  escalada le squelette de baleine pour se placer hors de portée de ce curieux animal.

C’est alors qu’elle aperçut enfin Choco qui, hilare, se roulait par terre.

“- Oh la la Choco ! Mais qu’as tu fait ?

– Ha ha ha ! L’évolution à ma façon ! Tu as vu que le livre de Darwin sur l’évolution des espèces était exposé ? Et bien je l’ai lu et ma foi… j’ai décidé de m’en inspirer.

J’ai donc l’honneur de te présenter… le Dahus Rupicapta Vacca Montanus by Choco !

Les chats momifiés du Louvre

Choco et Loedi voulaient visiter ensemble le Louvre mais comme tout musée, ce dernier est interdit aux chiens. C’est ainsi qu’ils décidèrent de s’y rendre la nuit, à l’insu de tous:

« -Comme le Louvre est grand… voilà des heures que nous déambulons et je crois que nous sommes perdus Loedi.

-Oui Choco à moins que… regarde ce panneau: nous entrons dans le département des antiquités égyptiennes ! L’égyptologie est passionnante ! Savais-tu que… quelque chose a bougé n’est-ce pas ?

-Oui et apparemment ça s’approche…. Partons d’ici Loedi…

-Oh ! Ce sont des momies de chats ! Regarde Choco ! C’est incroyable !

-Oh non pas les chats ! Demi-tour Loedi !

-Attends Choco, je crois qu’ils essaient de nous dire quelque chose…

-Non non Loedi… partons ! J’en ai des frissons… Regarde leurs ombres…. Elle ne sont pas rattachées aux momies…

-Ce serait… les fantômes des chats momifiés ?!

Le temps d’un souffle coupé, l’effroi envahit Loedi et Choco qui s’enfuirent à toute berzingue. Leurs cris n’avaient d’égal que leur peur et ils résonnèrent jusque dans la cour du Louvre !

L’ enseigne

L’enseigne

– Que peins-tu Loedi ?

– Notre propre enseigne !

– Whaou… trop bien ! Tu crois qu’ils nous laisseront l’accrocher dans le musée avec toutes les autres enseignes de Paris ?

– Je ne crois pas mais de toute façon… sa place n’est pas dans un musée, du moins pas pour le moment.

– Où ça alors ?

– À l’entrée de notre propre atelier bien sûr !

– Notre atelier ? Mais nous n’avons pas d’atelier Loedi !

– Justement… cet enseigne est la première étape dans la construction de notre atelier et bientôt, elle y sera accrochée !

– Whaou… trop bien ! J’ai hâte…

– Moi aussi Choco… moi aussi…

Musée Carnavalet à Paris:

Un réverbère dans la nuit

La lune éclairait à peine cette froide nuit d’hiver et les rafales de vent étaient glaciales.

Loedi avançait péniblement dans la ville endormie et seul le bruit de ses pas sur les pavés venait troubler le silence de la nuit.

Dans l’obscurité, sa peur enfantine des monstres qui pourraient s’y cacher refaisait surface.

Loedi frissonnât et accéléra le pas.

«Ville lumière…. où es tu ? »

Paris lui répondit indirectement par l’un de ses majestueux réverbères qu’elle plaça sur son chemin.

Loedi y grimpa aussitôt et se glissa dans l’habitacle de verre.

Là, à l’abri du vent, elle pût y allumer une bougie dont la flamme aux reflets ardents chassa instantanément toute obscurité.

Le réverbère ainsi illuminé, rappelait à Loedi qu’il serait son protecteur jusqu’à l’aube mais surtout qu’il était à jamais le fier garant de la Ville Lumière.

Dialogue de sourds entre Loedi et Victor-Hugo

Lors d’un dimanche de janvier ensoleillé, Loedi s’installe dans le jardin du musée Rodin face à l’imposante statue de Victor Hugo.

Quand soudain, cette dernière se met à parler…

« – Que fais-tu Loedi ?

⁃ J’essaie de vous dessiner Monsieur Hugo.

⁃ Ce n’est pas très ressemblant.

⁃ Mais je leur ai dit que je ne sais pas dessiner les sculptures…

⁃ Ne pouvais-tu pas choisir un autre modèle ? Pourquoi moi si c’est pour mal me dessiner ?

⁃ C’est à dire… les marches devant-vous me permettent de m’asseoir et de m’installer confortablement…

⁃ Quelle effrontée ! Moi qui pensais que c’était pour me faire honneur, par admiration pour ma personne et mon œuvre !

⁃ Pardon…. Oui bien sûr ! Ne vous fâchez pas Monsieur Hugo, il n’est finalement pas si mal mon dessin, regardez !

⁃ Hum… c’est quoi ce fond coloré que tu as mis derrière nous ?

⁃ Ce sont les décors du défilé Dior qui a eu lieu dans le jardin du musée: de grandes broderies réalisées par des artistes indiens où l’on retrouve Shiva et …

⁃ Shiva ? Connais pas… mais j’aime bien les couleurs. Pourquoi tu ne m’as pas mis des couleurs à moi ?

⁃ Parce que vous êtes tout de marbre Monsieur Hugo… de marbre blanc.

⁃ Je veux des couleurs.

⁃ Sur le dessin ? Mais…

⁃ Bien sûr que non…. Je veux des couleurs là en vrai ! Peins-moi ! J’en ai assez d’être en blanc ! Prends tes couleurs et mets toi au travail tout de suite !

⁃ Mais… je ne peux pas… c’est interdit !

⁃ Interdit ? M’interdire à moi le grand et célèbre Victor Hugo ? Quel affront ! J’exige des couleurs tout de suite !

⁃ Mais….

⁃ Des couleurs ! Arrête de répondre et mets toi au travail !

⁃ …

⁃ Loedi ? Où vas-tu ? Reviens tout de suite ! Loedi ? Loedi !!! Je veux des couleurs ! Reviens ! Loedi !!! »

Mais où sont passées les aiguilles ?

« Les allers et venues des trains se sont tues. Il y a bien longtemps qu’un voyageur n’a pas levé ses yeux vers mes aiguilles alors…. À quoi bon les garder ?

Pourquoi et pour qui devrais-je continuer à donner l’heure ?

Non, non… ici le temps s’est arrêté et mes aiguilles ne sont que le souvenir d’un temps perdu à jamais. Autant les oublier elles aussi.

Aujourd’hui, les visiteurs ont remplacé les voyageurs et au lieu de courir après le temps, ils viennent en perdre la notion en déambulant d’une sculpture à l’autre.

Non, non… mieux vaut-il les laisser dans cette bulle hors du temps et ne pas les déranger. Le tic-tac incessant des pendules de la vie les rattrapera bien assez tôt. »

Extrait d’une conversation entre Loedi et l’une des horloges du musée d’Orsay.

Mais où est passée Loedi ?

Une cabane de berger en pierre sèches avec une couverture de laine en guise de porte… un petit poêle à bois auprès duquel Choco et Loedi se réchauffent et préparent leur repas, un duvet à même le sol… et c’est tout.

Ce matin, les rayons du soleil sont restés cachés derrière un océan de nuages. Le vent se déchaîne et les collines se retrouvent bientôt enveloppées d’un manteau cotonneux et blanc.

C’est alors que tombent les premiers flocons. Timidement au début, ils laissent rapidement la place à une véritable tempête de neige.

Loedi sort dehors et accueille le vent, la neige, la tempête. Elle reçoit en elle toute cette énergie, cette force sauvage qui emporte avec elle toutes les blessures passées et l’imprègne d’une force nouvelle.

Revigorée, l’âme apaisée et réconfortée, Loedi ressent à nouveau dans chaque parcelle de son être combien la vie est belle…